Le contrat entérinant les infrastructures numériques en tant que filière stratégique de l’Etat a été signé ce jour au Pôle Systematic de Palaiseau par Agnès Pannier Runacher, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, et les quatre Présidents des fédérations concernées – AFNUM, FFT, INFRANUM et SYCABEL.
« 24 mois de mobilisation collective sans précédent, notamment de la part des fédérations professionnelles du secteur, portent enfin leurs fruits et ouvrent la perspective d’une structuration renforcée de la filière, absolument nécessaire pour aborder les enjeux à venir » se réjouit Etienne Dugas, Président de la fédération InfraNum.
« Le marché télécom est très concurrentiel. Nous avons donc laissé dans ce CSF la place aux fédérations professionnelles, qui ont la capacité à jouer le rôle de tiers de confiance et à assurer la nécessaire neutralité dans les travaux à venir. Notre filière est organisée autour des grands groupes et de nombreuses entreprises de taille plus modeste qu’il faut emmener avec nous » explique Didier Casas, Président du CSF Infrastructures numériques.
Si ce contrat marque la reconnaissance d’une filière à part entière, qui capitalise déjà un chiffre d’affaires de plus de 40 milliards d’euros, majoritairement issu des activités télécoms, et compte environ 13 000 entreprises (dont de nombreuses TPE/PME) pour près de 140 000 emplois directs, il va surtout permettre de fédérer un écosystème vaste en s’appuyant sur toutes les synergies identifiées entre acteurs de la filière et l’industrie dans sa globalité.
Les objectifs :
- Mieux aborder les défis de demain que sont l’emploi, la formation et l’anticipation des métiers d’avenir ;
- Renforcer l’innovation, avec notamment l’émergence des technologies 5G et du Smart territoire, au profit d’un large écosystème d’industriels et de collectivités ;
- Favoriser l’accompagnement des collectivités dans leurs projets Smart et de l’ensemble de la filière à l’international.
Pour répondre à ces enjeux, 4 groupes de travail thématiques ont été constitués. InfraNum, qui en coordonne 3 d’entre eux, insiste sur les premières actions à mener :
Emploi : Après l’EDEC « fibre optique » qui prendra fin en mars prochain, l’objectif est de mettre en œuvre un nouvel EDEC « infrastructures du numérique » afin de favoriser le développement de formations et de passerelles vers ces nouveaux métiers. « Il faut développer la polyvalence et la mobilité de nos salariés, qui sont pour encore plusieurs années à pied d’œuvre sur le déploiement de la fibre, vers les métiers relatifs aux infrastructures émergentes, comme la 5G ou le smart » explique Etienne Dugas.
Export : « L’ambition n’est pas moins que celle de créer la French tech des infrastructures numériques ! Cela va passer dans un premier temps par un recensement précis de notre offre valorisable à l’international, puis par la création d’une marque ombrelle, cautionnée par l’Etat, et en parallèle par une recherche soutenue de partenariats ».
Smart : « L’objectif est de construire une vision commune du Smart, en collaboration avec les collectivités locales, en maintenant une vigilance particulière sur la gouvernance et l’interopérabilité des données. Nous sommes convaincus que la mise en avant de projets territoriaux exemplaires peut faire émerger des nouveaux projets sur les territoires de toutes tailles » explique Etienne Dugas. Un objectif qui pourrait permettre de passer de 50 projets smart aujourd’hui à 1000 dans les 3 ou 4 ans et pour lequel un appel a été lancé aux territoires et associations de collectivités pour organiser dès 2020 un tour de France des smart territoires.
« Le Gouvernement considère les infrastructures numériques comme un accès de première nécessité. Si le CSF est un exercice difficile, il est surtout une opportunité formidable qu’il faut saisir collectivement. C’est une chance supplémentaire pour rendre accessibles les usages à tous, entreprises et citoyens. La mutualisation de certaines innovations, comme savent le faire nos concurrents mondiaux, la collaboration avec d’autres filières, le travail avec les collectivités locales, la propriété et l’accès aux données, l’accompagnement des ressources humaines dans cette transition sociétale seront des aspects essentiels à traiter. La création de valeur est un sujet stratégique pour la pérennité des entreprises françaises » conclut Agnès Pannier Runacher, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie et des Finances.