Les territoires connectés et durables... Qu’est-ce que c’est ? À quoi ça sert ?

La Lyonnaise des Eaux a mis au point un systèmes de gestion des réseaux d’assainissement visant à minimiser les rejets en milieu naturel par temps de pluie ou de forts orages. Cela fonctionne par « un système de collecte et de mesure des données (météo, pluviométrie…) couplé à des logiciels de modélisation et de prédiction en temps réel. » Cela permet d’optimiser l’utilisation du réseau d’assainissement pour stocker l’eau, réduire les rejets en milieu naturel, réguler les flux vers les stations d’épuration, et piloter automatiquement les vannes et stations de pompage. Les capteurs peuvent aussi servir à faire des mesures de pollution de l’eau de pluie (macro et micropolluants, microorganismes pathogènes).

Source : Le Journal de Lyonnaise des Eaux fev 2014
Actu Environnement mai 2016
Novatech 2013

La ville de Sochaux a optimisé les performances de 18 de ses bâtiments par une solution permettant de piloter à distance la diffusion de chaleur, zone par zone. Grâce à des capteurs, il est devenu possible de diffuser de l’énergie selon l’occupation des zones. Avec l’installation de 86 vannes sur les radiateurs et 22 capteurs de température et de présence, le système a déjà permis de réduire de 20 % les émissions de CO2 de ces infrastructures.

Source : Smart City Mag, 2022

30000 candélabres sont en cours de remplacement par des modèles économes à LED, sur les 50000 que compte le territoire d’Angers Loire Métropole. Il est possible d’ajuster à distance leur intensité lumineuse en fonction de la fréquentation du lieu et de l’heure de la nuit. Fin 2022, 10900 lampadaires étaient déjà remplacés. Sur les 5000 premiers lampadaires remplacés en 2021/2022, les économies d’énergie atteignent en moyenne 70%, soit près de 444 000 € sur le contrat énergie en 2022.

Source: site internet d’Angers Loire Métropole

Montbéliard Agglomération a déployé 1 445 capteurs communiquant via LoRa. Ces détecteurs permettent de mieux comprendre l’usage des PAV et des poubelles, ainsi que d’optimiser les itinéraires des camions selon le taux de remplissage des conteneurs. Selon la collectivité, cette optimisation des tournées de collecte économise 20 à 30 % d’économies (carburant, maintenance) et a fait ses preuves dans d’autres collectivités.

Source : Smart City Mag, mars 2023

Après une expérimentation en 2019, la ville de Saint-Quentin a déployé un système d’arrosage intelligent sur les terrains de sport de la commune. Au delà de l’automatisation de l’arrosage, déjà en place, ce système est équipé de capteurs qui collectent des données sur le taux d’humidité. Ces données sont associées aux données déjà collectées sur l’occupation des terrains et les prévisions météorologiques. Le logiciel fait un lien entre ces trois types de données pour évaluer les besoins d’arrosage. L’objectif est de consommer moins d’eau et d’éviter le déplacement des personnels. L’expérimentation avait permit de réaliser une économie d’eau d’environ 35 %, montant à 75 % sur certaines semaines.

Source : Banque des Territoires, avril 2023

La métropole de Lyon a mis en place des capteurs pour détecter les fuites d’eau sur son réseau. Il était en effet estimé que près d’un litre sur cinq mis en circulation dans les canalisations de la ville était gâché, le rendement moyen des réseaux d’eau en France tournant autour de 80%. Pour y remédier, la métropole a mis en place une vraie stratégie : une équipe de techniciens analyse les infrastructures de nuit en utilisant des méthodes acoustiques sur un périmètre de 3000 km. L’écoute étant difficile sur les 1000 km restant, la métropole a déployé 5500 capteurs sonores connectés. En parallèle, plus de 400k compteurs d’eau télérelève ont été installés chez les consommateurs pour observer les écarts. Chaque année, 800 à 900 fuites d’eau ont ainsi été identifiées, il a été observé une réduction de la facture d’eau de -23% en 4 ans, soit une diminution de prélèvement en eau douce de 7 millions de m3 d’eau par an.

Source : site internet de la métropole Grand Lyon, fev 2019
Bfmtv, août 2022
Journal du bâtiment et des TP, mars 2021

Après avoir déployé 1000 capteurs dans les avaloirs en 2019, le Seramm (Service d’assainissement Marseille Métropole) a généralisé l’expérience et en installé sur plus de 5000 sur des lieux « sensibles », soit la moitié de son parc. ces capteurs ultrasons mesurent le niveau de remplissage des bouches d’égout pour éviter que celles-ci ne soient obstruées en cas de fortes pluies et provoquent des inondations sur l’espace public. Plusieurs bénéfices sont ainsi identifiés : éviter des déplacements inutiles, optimiser les opérations de « curetage », prévenir les risques d’inondation et de déversement des déchets sur les plages et en mer.

Sources : Smart City Mag, 2022, site Madeinmarseille 2021

Antony a commencé en 2015 à installer des biostations pour recueillir des données sur la pollution de l’air et sur l’effet de plantes aux vertus dépolluantes. Un dispositif de 16 capteurs fixes informe également les habitants sur la qualité de l’air extérieur, via une application. Des capteurs à pollen ont été installé sur des bâtiments publics pour fournir des informations en temps réel sur la quantité de pollen dans l’air. De nouvelles biostations sont en cours d’installation, ainsi que des horodateurs, pour continuer de fournir ces données, utiles pour surveiller la pollution et alerter les personnes allergiques.

Source : Smart City Mag, 2022

Plusieurs communes du Var ont installé des caméras équipées d’un logiciel de détection pour alerter les agents en cas de dépôt illégal. Les cameras peuvent être déplacées facilement et enregistrent des photos des dépôts ainsi que des plaques d’immatriculation de véhicules. Un logiciel de détection alerte ensuite les agents habilités si un changement entre deux photos est constaté. Les communes considèrent qu’un gain de temps est ainsi effectué par les agents, et des centaines de dépôts sauvages ont été détecté depuis la mise en place.

Source : France Bleu Provence, août 2023

Depuis plusieurs années, les sapeurs-pompiers ardéchois ont formé un partenariat avec une association qui a développé un outil low-tech et ouvert pour détecter les départs de feux. La solution repose sur l’installation de caméras de vidéosurveillance sur des tours de guet pendant la saison des feux, et le traitement des images par un logiciel d’apprentissage profond. Le logiciel transmet ensuite ses alertes aux pompiers qui vérifient l’information par leurs propres caméras. Le code est sous licence libre, ouvert au public et aux contributions, pour démocratiser l’outil.

Source : Le Monde, octobre 2023

L’INRAE et l’Inria ont lancé en janvier 2023 un programme de recherche pour évaluer l’apport du numérique dans la mise en œuvre de nouvelles pratiques agricoles : le PEPR « agroécologie et numérique ». Ce programme est financé à hauteur de 65 millions d’euros et fait suite à la publication d’un livre blanc « Agriculture et numérique » publié en janvier 2022. Le numérique avait alors été identifié sur 3 types d’action : collecter des données sur les nouveaux agroécosystèmes, assister l’agriculteur dans la conduite de son exploitation, favoriser une meilleure intégration dans l’écosystème (plateformisation, traçabilité…).

Source : site internet Inrae, janvier 2023

Pour certains territoires, cartographier les mobilités est devenue essentielle pour mettre en œuvre une politique d’urbanisme la plus efficace possible, dans un contexte à budget contraint et où les travaux de génie civil ont désormais un coût reconnu non négligeable sur l’environnement.
Ainsi Cyril Moreau, vice-précisent en charge des transports, des mobilités d’avenir et des modes actifs de déplacement à la Métropole Rouen Normandie, indique « Sans données, vous naviguez à l’aveugle et risquez de commettre des erreurs et de gaspiller l’argent public. Cela est particulièrement vrai dans le domaine de la mobilité où les comportements des usagers évoluent régulièrement »

Source SmartCityMag, fev 2023

En 2016, Toulouse Métropole a déployé un réseau de capteurs pour évaluer les ilots de chaleur (ICU), en partenariat avec Météo-France. Les données ont ensuite été croisées avec l’occupation des sols et le relief du site de manière à pouvoir en analyser les résultats. Ces éléments ont permis la réalisation d’un guide de recommandations publié en janvier 2021, en partenariat avec le LISST et le projet de recherche MAPUCE, à destination des services de Toulouse Métropole et des aménageurs/promoteurs.

Sources : site de l’agence d’urbanisme de Toulouse, Aua Toulouse ; guide disponible en ligne

La ville de Rennes a travaillé avec l’IGN en vue de mieux modéliser la végétation sur son territoire. Ce travail a constitué à détecter la végétation dans un premier temps, pour produire une modélisation complète des arbres sur le territoire. Ensuite, la ville a développé une maquette 3D (ou jumeau numérique) de ses espaces verts, notamment grâce à des technologies de cartographie mobile et des prises de vue aériennes. Cet outil devrait servir à des nouvelles pratiques de design urbain et être pris en compte dans le Plan Local d’Urbanisme.

Source : IGN Mag, printemps 2021

L’administration fiscale partage le bilan de son expérimentation « Foncier Innovant », qui avait comme objectif de détecter plus efficacement les anomalies déclaratives. Le dispositif analyse les vues aériennes de l’IGN avec des algorithmes qui identifient le contour des bâtiments et des piscines. Ces données sont croisées avec les données topographiques et fiscales existantes afin d’évaluer si les déclarations enregistrées sont correctes. Suite à cette expérimentation, 120 000 piscines furent identifiées comme imposables.

Source : Actu Juridique, août 2023

La ville déploie des capteurs sur 200 à 300 places de stationnement et sur le parking du parc de l’Europe. Ces capteurs remontent l’information d’occupation. Les données sont ensuite utilisées pour guider les automobilistes (via GPS et panneaux d’affichage) jusqu’aux places disponibles, connaître les statistiques, optimiser l’activité de la Police municipale, etc.

Source : site internet de la ville de Chatou

Pour lutter contre le vol de vélo et favoriser les mobilités douces, plusieurs villes françaises ont adopté des cadenas partagés intégrés dans des poteaux dans l’espace public. Ce dispositif serait trois fois plus long à casser qu’un antivol classique, tout en apportant le confort de ne pas transporter un cadenas lourd lors de ses déplacements. L’installation de poteaux cadenas connectés est une des mesures possibles pour favoriser une mobilité décarbonée, mise en œuvre par les villes de Boulogne-Billancourt, Vincennes et Sceaux.

Source : site internet de Sharelock et de Grand Paris Seine Ouest

Afin de répondre à l’utilisation croissante des véhicules électriques, le Grand Paris a installé un réseau public de bornes de recharge électriques. Le réseau sera constitué de 5000 bornes, avec des puissances différentes pour correspondre à différents besoins. Selon le conseiller en charge du suivi de leur installation : « Aujourd’hui, beaucoup d’automobilistes rechargent leur véhicule électrique dans leur garage privé ou professionnel. Les bornes disponibles dans l’espace public viennent en complément, mais il faut proposer des solutions de recharges rapides pour ceux qui se retrouvent en situation d’urgence ».

Source : Smart City Mag, 2022

Le développement du covoiturage est encouragé par des aménagements spécifiques, comme la mise en place de voies réservées sur l’autoroute. Ces aménagement reposent sur le contrôle du nombre d’occupants dans les voitures. Désormais, des capteurs automatiques peuvent mesurer le nombre d’occupants (capteurs NOC). La nouvelle génération de capteurs NOC permet désormais de déterminer ce nombre de manire fiable, même lorsqu’il est supérieur à 3. Cela est possible grâce à un double système de prise de vue et un algorithme apprenant qui peut compenser les faux positifs (vitres teintées, enfants, soleil).

Source : site du Cerema

La Ville d’Issy-les-Moulineaux a travaillé pendant six ans sur les réseaux « intelligents » appelés aussi « smart grids ». Ces réseaux, qui visent à réduire l’empreinte carbone des villes, utilisent les technologies de l’information pour piloter et optimiser la production et les besoins d’énergie à l’échelle d’un quartier et intégrer au mieux les énergies renouvelables. Ce type de service peut s’accompagner d’une intégration des habitants à l’effort de sobriété énergétique que ce soit à travers le partage de tableaux de bords pour mieux évaluer sa consommation, ou à travers des plans tarifaires qui visent à favoriser certaines plages horaires par rapport à d’autres. Le niveau de collaboration dépend des stratégies des territoires.

Source : site Issy Les Moulineaux, janv 2023, le monde de l’énergie avril 2023