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Coronavirus : InfraNum plaide pour un plan de continuation des infrastructures numériques - InfraNum

Dans cette crise sanitaire exceptionnelle, les réseaux et services télécoms ont montré leur caractère vital, que ce soit pour les particuliers comme les professionnels. Si l’action du Gouvernement a permis de faciliter les activités de maintenance des réseaux de télécommunications, la fédération InfraNum s’inquiète pour les activités de déploiement et de production. Le Plan France Très Haut Débit, lancé en 2013 et représentant plus de 20 milliards d’euros d’investissement en construction de réseaux, pourrait être stoppé d’ici la fin du mois, avec des conséquences économiques et sociales dramatiques.

Une nouvelle fois, la filière s’est mobilisée pour relever un défi industriel : maintenir le service et la qualité des réseaux Internet pourtant utilisés dans des conditions inédites. Dès le 19 mars dernier, la fédération rencontrait la DGE, l’ARCEP, le Ministère de la Cohésion des Territoires et le commissaire à la sécurité afin d’organiser la filière en présence du COVID 19. Elle faisait alors état de l’ensemble des difficultés rencontrées – administratives, sanitaires et logistiques – afin d’y remédier.

Aujourd’hui, pour les activités de maintenance et grâce au soutien de l’État, les industriels sont organisés et ont à ce stade des inquiétudes limitées grâce aux plans de continuation mis en place.

Si la production s’arrête, il faudra 12 mois pour redémarrer

En revanche, l’ensemble des acteurs du secteur – des sous-traitants intégrateurs aux opérateurs – sont en alerte maximale concernant les activités de production et de déploiement de réseaux.

Sans la mobilisation totale de tous les acteurs – ensemble de la chaîne logistique sous-jacente (travaux publics, énergie, transport, etc), collectivités donneurs d’ordres et État – la production pourrait tomber à l’arrêt total d’ici la fin du mois de mars, avec une inertie de 12 mois pour remettre le secteur à flot et des conséquences sociales et économiques dramatiques.

Ce scenario catastrophe (arrêt complet au 2ème trimestre 2020), conduirait à une perte de chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros et la mise au chômage technique de 20 000 collaborateurs dès ce trimestre, dont de possibles licenciements et un réemploi très progressif, c’est-à-dire partiel jusqu’au début 2021.

Limiter les dégâts est encore possible

Dans le cas contraire, c’est-à-dire si les mesures nécessaires sont adoptées, la production pourrait se maintenir, mais à un rythme largement réduit. Ce scenario, dans lequel la machine industrielle continuerait à tourner au ralenti, garantirait une remontée en puissance plus rapide lorsque la crise sera passée, un soutien financier plus limité pour les entreprises de la part de l’État et un recours au chômage largement réduit.

À ce jour, une enquête de la fédération auprès de l’ensemble de ses adhérents fait d’ores et déjà état d’un salarié sur deux au chômage partiel après une semaine de COVID-19. La machine s’enraye et ce n’est qu’un début…

Un besoin de soutien urgent

À très court terme, soucieux de respecter les conditions sanitaires nécessaires, les industriels peinent à équiper leurs collaborateurs d’équipements de protection. Responsables et engagés quant à la préservation de la santé et la sécurité de leurs collaborateurs, ils souhaitent une réponse à la hauteur de la reconnaissance du caractère essentiel de leur activité.

À plus long terme, le soutien financier en faveur du maintien puis du redémarrage de la filière – qui interviendra selon le scenario adopté – sera vital, notamment pour les centaines voire milliers d’entreprises de petite taille qui travaillent dans l’ombre et qui pour autant composent la filière des infrastructures numériques.

Aujourd’hui, des mesures principalement administratives ont été prises pour faciliter les activités de maintenance. InfraNum travaille désormais avec l’État et les associations de collectivités pour assurer le plus vite possible le maintien de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des communications électroniques, ce qui inclut notamment la délivrance de permissions de voirie, le maintien des activités de travaux publics, la fourniture de matériel et la disponibilité de transports à prix régulés.

« Il est impérieux d’éviter un arrêt total de la production dans le secteur des infrastructures numériques car ce scénario coûterait plus cher à l’État que son soutien franc et immédiat à la filière. Des mesures peuvent et doivent être prises d’ici la fin du mois » explique Etienne Dugas, Président d’InfraNum.