Les territoires connectés et durables... Quels résultats en attendre ?
La question des indicateurs est un sujet clé à définir dès la conception du projet, pour réaliser une analyse coûts/bénéfices nécessaire avant tout lancement de projet. Ces indicateurs devront ensuite être mesurés et confirmés une fois le projet mis en œuvre de manière à optimiser le déploiement et à en communiquer les résultats.
Cette question amène à répondre à deux sujets :
- Définir une méthodologie pour anticiper les résultats à attendre d’un projet territoire connecté, en fonction des spécificités du territoire ;
- Identifier des typologies de KPIs cibles, qu’ils soient quantitatifs ou qualitatifs.
Il est difficile de donner une réponse exhaustive sur les résultats à attendre d’un projet de territoire connecté et durable car cela dépend très largement des spécificités du terrain, des habitudes des usagers, de l’objectif qui est poursuivi. Pour donner un exemple, utiliser des capteurs pour optimiser la tournée des déchets en zone résidentielle risque de donner peu de résultats : le remplissage est régulier et peut déjà être connu. En revanche, réaliser ce même projet en zone touristique ou zone commerciale sera très différent. Enfin l’objectif sera peut-être de juste vérifier l’efficacité des prestataires et dans ce cas peu importe la typologie de la zone.
Nous proposons donc prioritairement une méthode qui permet de vérifier au cas par cas les indicateurs à mettre en place. Un travail a été réalisé de décliner cette méthode sur quatre cas d’usage, en mutualisant les retours d’expériences des participants. Des grandes familles d’indicateurs ont ainsi pu être identifiées à partir de ces déclinaisons par cas d’usage.
Une méthode générique
Détails du schéma :
- Identification de l'objet
- Leviers possibles
- Solutions technologiques possibles
- Pertinence de la solution
- Risques / facteurs clés de succès
- Indicateurs
Les points 4, 5 et 6 sont les tours des parties prenantes.
Un objectif donné peut donner lieu à plusieurs leviers de mise en œuvre (sous-objectifs), lesquels peuvent donner ensuite lieu à plusieurs solutions de mise en œuvre possibles. Par solution, il s’agit ensuite d’en vérifier la pertinence sur le terrain, en lien avec les parties prenantes, d’en évaluer les risques et les critères de réussite. Sur base de ces éléments, sur base de l’existant il devient alors possible d’identifier des indicateurs clés et d’évaluer le potentiel de la solution avant déploiement. Ces indicateurs peuvent aussi bien être quantitatifs ou qualitatifs. En effet la perception des usagers peut avoir autant d’importance qu’un autre indicateur.
Au-delà de la méthode générique qui permet d’identifier les résultats réels à attendre d’un projet en fonction des spécificités du territoire, il est possible d’identifier de grandes familles d’indicateurs en fonction des catégories de services.
Quels résultats en attendre ?
Optimiser les flux, les ressources
Familles d’indicateurs identifiées
Économiques
- Réduction des coûts
Baisse des dépenses d’énergie, de la consommation d’eau, de carburant…
Sociaux
- Perception de "mieux vivre" sur le territoire
Amélioration de la propreté du territoire, prise en compte des nuisances sonores, fluidification de l’accès aux services du quotidien, de manière plus sécurisé…
- Meilleure gestion des services et des modes de travail
Fluidification de la transmission d’informations, baisse des déplacements superflus (gestion à distance)
Environnementaux
- Réduction de l'impact carbone lié aux déplacements
Optimalisation des déplacements, gestion à distance, alerte en cas de besoin (collecte des déchets, arrosage…)
- Réduction de la consommation d'eau
Suivi et optimisation du cycle de l’eau, baisse du gaspillage
- Réduction de la consommation énergétique
Optimisation de la consommation (bâtiments, éclairage…) sans impacter la qualité de vie des usagers, gestion dynamique des énergies renouvelables (smart grids…)
Exemple : Méthode appliquée à un projet sur la consommation d’énergie
Derrière la consommation d’énergie, plusieurs objectifs peuvent être poursuivis, souvent complémentaires : réduire la consommation énergétique et notamment répondre au décret tertiaire, réduire les coûts, mettre en place une politique de sobriété énergétique territoriale.
Les causes d’une surconsommation identifiées
La ville d’Andouillé-Neuville avait diagnostiqué des dépenses énergétiques trop élevées par rapport à son parc mais sans pouvoir en identifier clairement les sources et sans avoir le budget pour réaliser une restauration complète de l’ensemble des bâtiments. L’objectif était d’améliorer significativement l’efficacité énergétique avec un seuil d’investissement fixé. A l’aide de capteurs d’eau et d’électricité, elle a ainsi pu identifier plusieurs sources de dépenses qui pouvaient ensuite être facilement optimisées : une surconsommation de la ventilation laquelle se déclenchait automatiquement en-dehors des moments d’activité ou encore des thermostats de chauffage qui n’étaient pas systématiquement éteints.
Pilotage de chaudières à distance
L’utilisation du numérique pour optimiser les ressources peut aller de pair avec une approche low tech, certains territoires misent sur ces deux approches pour réduire leurs consommation :
Le maire d’Argentan, Mr Leveillé, administrateur de l’Association des Petites Villes de France indique avoir installé un pilotage à distance des chaudières et d’avoir en parallèle réduit le nombre d’ampoules d’un bâtiment pour baisser la consommation d’énergie.
Pour aller plus loin
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