Les territoires connectés et durables... Qu’est-ce que c’est ? À quoi ça sert ?
Cette question simple est déterminante dans la mesure où les projets de territoires connectés et durables étaient initialement pensés de manière très technologique et sont aujourd’hui abordés de manière pragmatique, en réponse à des besoins clairement identifiés, en réponse à la transition écologique. Par ailleurs, la diversité des services possibles est large et fragmentée : il est ainsi difficile de proposer une définition qui parle à tout le monde et dans laquelle chacun puisse se reconnaître. Chaque territoire doit construire son projet en fonction de ses spécificités, de ses priorités en matière de politique publique et de sa maturité sur le numérique.
Un projet territoire connecté et durable s’inscrit dans un projet de politique publique et répond à des problématiques du territoire à l’aide de solutions numériques intégrant des objets connectés sur le territoire.
Le territoire est physiquement connecté pour mesurer, détecter, réaliser des actions à distance. Une infrastructure pérenne doit alors être mise en place intégrant objet connecté, réseau de connectivité, serveurs, outil de gestion des données et de visualisation des résultats.
Sur cette base, il existe une grande diversité d’applications possibles. Certaines sont largement déployées et référencées, d’autres sont à inventer en fonction des enjeux actuels et futurs du territoire. Ces outils ont en commun d’être au service de la transition écologique.
Désormais les projets de territoires de connectés et durables sont identifiés pour répondre en priorité aux enjeux de transition écologique. Les objets connectés peuvent y répondre à travers quatre fonctions principales :
À quoi ça sert ?
Optimiser les flux, les ressources
Les objets connectés permettent d’optimiser les flux, les ressources en temps réel, de limiter les déplacements. Cette catégorie de services est la plus souvent déployée car les gains sont facilement mesurables et répondent directement aux enjeux de transition écologique.
Retrouvez ci-dessous des exemples concrets.
Gestion de l’eau : cycle de l’eau, eaux pluviales
La Lyonnaise des Eaux a mis au point un systèmes de gestion des réseaux d’assainissement visant à minimiser les rejets en milieu naturel par temps de pluie ou de forts orages. Cela fonctionne par « un système de collecte et de mesure des données (météo, pluviométrie…) couplé à des logiciels de modélisation et de prédiction en temps réel. » Cela permet d’optimiser l’utilisation du réseau d’assainissement pour stocker l’eau, réduire les rejets en milieu naturel, réguler les flux vers les stations d’épuration, et piloter automatiquement les vannes et stations de pompage. Les capteurs peuvent aussi servir à faire des mesures de pollution de l’eau de pluie (macro et micropolluants, microorganismes pathogènes).
Source : Le Journal de Lyonnaise des Eaux fev 2014
Actu Environnement mai 2016
Novatech 2013
Gestion de l'énergie dans les bâtiments
La ville de Sochaux a optimisé les performances de 18 de ses bâtiments par une solution permettant de piloter à distance la diffusion de chaleur, zone par zone. Grâce à des capteurs, il est devenu possible de diffuser de l’énergie selon l’occupation des zones. Avec l’installation de 86 vannes sur les radiateurs et 22 capteurs de température et de présence, le système a déjà permis de réduire de 20 % les émissions de CO2 de ces infrastructures.
Source : Smart City Mag, 2022
Gestion de l'éclairage public
30000 candélabres sont en cours de remplacement par des modèles économes à LED, sur les 50000 que compte le territoire d’Angers Loire Métropole. Il est possible d’ajuster à distance leur intensité lumineuse en fonction de la fréquentation du lieu et de l’heure de la nuit. Fin 2022, 10900 lampadaires étaient déjà remplacés. Sur les 5000 premiers lampadaires remplacés en 2021/2022, les économies d’énergie atteignent en moyenne 70%, soit près de 444 000 € sur le contrat énergie en 2022.
Source: site internet d’Angers Loire Métropole
Optimisation de la tournée des déchets
Montbéliard Agglomération a déployé 1 445 capteurs communiquant via LoRa. Ces détecteurs permettent de mieux comprendre l’usage des PAV et des poubelles, ainsi que d’optimiser les itinéraires des camions selon le taux de remplissage des conteneurs. Selon la collectivité, cette optimisation des tournées de collecte économise 20 à 30 % d’économies (carburant, maintenance) et a fait ses preuves dans d’autres collectivités.
Source : Smart City Mag, mars 2023
Gestion des espaces verts (arrosage...)
Après une expérimentation en 2019, la ville de Saint-Quentin a déployé un système d’arrosage intelligent sur les terrains de sport de la commune. Au delà de l’automatisation de l’arrosage, déjà en place, ce système est équipé de capteurs qui collectent des données sur le taux d’humidité. Ces données sont associées aux données déjà collectées sur l’occupation des terrains et les prévisions météorologiques. Le logiciel fait un lien entre ces trois types de données pour évaluer les besoins d’arrosage. L’objectif est de consommer moins d’eau et d’éviter le déplacement des personnels. L’expérimentation avait permit de réaliser une économie d’eau d’environ 35 %, montant à 75 % sur certaines semaines.
Source : Banque des Territoires, avril 2023
Pour aller plus loin
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